Qui ne s’est jamais tenu debout sur une plage à regarder l’horizon en se demandant ce qu’il y a en face ? Si je pars tout droit à la nage où est-ce que j’atterris ? Le projet Beyond the sea répond à cette question!
Même en sortant un atlas (ou plus probablement un smartphone) vous pourriez avoir du mal à le découvrir car les lignes de latitudes ne vous seront d’aucun secours et tracer une route à main levée ne vous avancera pas beaucoup plus ; La réponse à cette question existentielle est en effet moins prévisible qu’il n’y parait…
Ceci pour deux raisons principales :
- Premièrement, à l’échelle locale, les côtes ont des orientations très différentes : l’aspect tortueux des rivages a pour conséquence qu’en vous déplaçant de quelques kilomètres le point d’horizon en face de vous peut changer du tout au tout (en supposant que votre regard reste perpendiculaire au rivage).
- Deuxièmement : la terre est bel et bien ronde (même si les adeptes de la théorie de la terre plate en doutent encore) et ce qui nous semble être « en face » sur une carte n’est parfois due qu’à la manière de représenter notre planète à plat (ici la projection de Mercator). Le plus court chemin entre deux points d’un globe est alors plus proche d’un arc de cercle qu’une ligne de latitude.
Le cartographe Andy Woodruff a tenté de répondre à cette question avec son projet « Beyond the sea » et pour arriver à ses fins il a utilisé deux projections différentes : une projection de Mercator, qui conserve les angles locaux, pour trouver les angles des côtes du monde entier, puis une projection équidistante azimutale, qui préserve les directions, pour trouver la vraie ligne droite à partir de chacun des points côtiers.
En croisant les résultats il obtient les belles cartes ci-dessous représentant les zones côtières réellement en face de chaque continent:
Si vous voulez de plus amples explications sur la méthodologie c’est ici.
Guillaume Sciaux – Cartographe indépendant.
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