Ou la feuille de pompe ultime pour les intéros de géographie (bien sur cela marche beaucoup moins bien pour les tatouages du dos…).
Les tatouages dans l’histoire
Le tatouage est une pratique qui existe depuis très longtemps puisque l’homme des glaces « ötzi » découvert dans les Alpes italo-autrichiennes et qui vécut il y a 3500 ans en arbore sur les lombaires et les jambes. De nombreuses momies retrouvées en différents endroits du globe portent également des marques de tatouages vieux de plusieurs millénaires (on en retrouve en Égypte, au Soudan, dans le Xinjiang, dans l’Altaï,…).
Des anciens Bretons qui lutèrent contre les romains aux peuples polynésiens, les tatouages étaient des signes distinctifs culturels qui marquaient une appartenance à un peuple, un clan et ces marques distinctives ont perduré jusqu’à notre époque par la longue tradition des marins qui restaient identifiables ainsi. Ces tatouages avaient d’ailleurs parfois une portée utilitaire: en effet, en se faisant tatouer de larges crucifix dans le dos, ces derniers se prémunissaient de la flagellation puisque la dégradation d’une image pieuse était interdite…
L’entrée dans la culture populaire
Ces tatouages sont restés l’apanage des marins (90% des marins anglais étaient tatoués à la fin du 19ème siècle), des criminels et autres marginaux pendant de longs siècles jusqu’à une évolution des cultures qui les a rendus acceptables en société, voir « tendance ». Aujourd’hui, on les trouve partout, notamment sur la très grande majorité des sportifs et de stars qui participent ainsi à leur démocratisation.
Même s’il existe différentes « familles » et quelques thèmes dominants: tatouages traditionnels (ancres, cranes, roses, cœurs, hirondelles), symboles tribaux (celtiques, native américans, Maori,…), citations calligraphiées, tatouages colorés « new school, on les retrouve sur des personnes de toutes les parties du globe et sans distinctions d’appartenance sociale. Il devient même difficile en certains endroits de trouver quelqu’un avec une peau encore « vierge » (en 1936, 6% des américains étaient tatoués, ils sont aujourd’hui 20% et même 40% pour la tranche d’âge 26-40 ans) et la caste des « non tatoués » sera peut-être bientôt minoritaire.
Ci-dessous un tatouage tribal représentant la nouvelle Zélande (double symbolique donc).
Les tatouages « cartographiques »
On peut distinguer aujourd’hui l’émergence de certaines « sous-cultures » dans cette tendance et la famille des tatouages cartographiques en fait partie; tout en étant relativement peu nombreux ils montrent une certaine unité (qui est peut-être involontaire). Le tatouage le plus populaire est sans conteste la carte du monde, ce qui peut paraître rassurant dans un monde parfois pointé du doigt pour son nationalisme et son chauvinisme…
Une majeure partie de ces tatouages du monde sont réalisés dans le dos, et fonds passer les tatoués pour des géants Atlas contemporains, qui portent le monde d’aujourd’hui sur leurs épaules.
Ci-dessous quelques images de tatouages du monde réalisés dans le dos:
Un tatouage particulièrement réussi (oui je suis objectif), même si j’ai quand même un doute sur sa véracité (peut-être un petit coup de photoshop ici…).
Un autre exemple de monde sur les épaules, avec un graphisme particulièrement soigné.
Une version originale avec une représentation cartographique de style ancien.
Une énième carte mais centrée différemment.
D’autres emplacements de tatouages sont également symboliques: avoir le monde à ses pieds, ou le monde au creux des mains:
Le monde à ses pieds
Le monde au creux de la main
La projection de Mercator semble, elle, être passée de mode… Comment reconnaître une projection de Mercator? C’est assez simple: il suffit de comparer l’Afrique et le Groenland, s’ils sont de la même taille alors la carte est dans cette projection (en réalité l’Afrique est 14 fois plus vaste que le Groenland!).
On peut également rencontrer des tatouages de cartes plus locales qui montrent son appartenance à sa ville natale et qui scande combien notre lieu de naissance nous est cher, qu’on l’a dans la peau….
Carte de Hanovre
Carte de Chicago.
On peut aussi croiser des tatouages plus originaux, comme les coordonnées géographiques inscrites sur le bras d’Angelina Jolie (une pour chaque lieu de naissance de ses enfants).
Ou encore ces deux encres sur deux mains droites imitant la forme de l’Alaska et situées à l’emplacement d’Anchorage.
Un autre beau spécimen: un tatouage de coupe géologique:
Ci-dessous un tatouage cartographique plus pratique qu’esthétique (selon moi bien sur): un plan du métro de Chicago:
Article en partie inspiré de l’article de Franck David sur Big Think.
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