Yuri Suzuki est obsédé par les sons du monde.
Pour son projet de synthèse des bruits du monde il s’est attelé à créer « Global Modular synth : un instrument de musique électronique interactif construit en collaboration avec le fabricant Moog. Son œuvre peut mélanger jusqu’à 80 sons environnementaux de toute la planète (je vous l’accorde il lui en manque encore quelques-uns mais c’est un bon début).
L’artiste sonore londonien explique que « l’idée était de présenter toutes les identités sonores du monde. Vous pouvez déguster un moteur de bus de Londres et le combiner avec l’acoustique d’une grotte d’un tout autre endroit ». Alléchant…
Son travail prend la forme d’une cartographie mondiale de 3,20 x 1,67 mètres sur laquelle les continents et pays sont représentés par 30 échantillonneurs, dix reverbs, cinq séquenceurs et quatre synthétiseurs semi-modulaires. Un bouton de sélection, conçu comme une boussole avec ses points cardinaux, permet de choisir le lieu de provenance du son.
Le matériel, le système de rack, les boîtiers en bois pour les modules ainsi que le logiciel ont été conçus par Moog. Chacun des sons a été soumis par des artistes du monde entier : « Nous avons reçu plus de 500 soumissions de 40 pays», explique l’ingénieur de Moog Eric Church.
Concepteur prolifique et conférencier au Royal College of Art de Londres, le travail de Suzuki a été présenté aux galeries Tate et MoMA. Il n’en est pas à son coup d’essai puisqu’il avait déjà exploité ses enregistrements personnels dans un projet antérieur, un disque en forme de globe où chaque pays gravé avec un son différent. Lorsque l’aiguille passe sur les contours terrestres la musique du monde se fait entendre, différente pour chaque lieu. Ce voyage auditif autour du monde est composé de musique folklorique traditionnelle, populaire, d’hymnes nationaux ou encore de simples mots parlés.
Le projet « Sound of Earth »:
Une vidéo du projet:
Sources : yurisuzuki.com, www.wired.co.uk
Guillaume Sciaux – Cartographe indépendant.